Sélection Quinzaine des Cinéastes 2023

LA MAISON BRÛLE, AUTANT SE RÉCHAUFFER de Mouloud Aït Liotna (Algérie)
Les adieux d’un jeune homme à la Kabylie avant son départ pour la France.
 

DANS LA TÊTE UN ORAGE de Clément Pérot (France)
Portraits d’adolescents eustachiens dans une cité du Nord de la France.
 

IL COMPLEANNO DI ENRICO de Francesco Sossai (Italie)
Un souvenir d’enfance qui confine au giallo.
 

J’AI VU LE VISAGE DU DIABLE de Julia Kowalski (France, Pologne)
Un exorcisme dans une bourgade de la campagne polonaise.
 

LEMON TREE de Rachel Walden (USA)
Un père irresponsable et son jeune fils dans un road-movie déjanté.
 

MARGARETHE 89 de Lucas Malbrun (France)
Un film d’animation dans le Berlin punk des derniers jours de la RDA.
 

MAST-DEL de Maryam Tafakory (Iran)
Proposition hybride et expérimentale sur l’oppression des femmes en Iran.
 

OYU de Atsushi Hirai (Japon)
Une séance dans un établissement de bains publics sur fond de deuil.
 

THE RED SEA MAKES ME WANNA CRY de Faris Arljoob (Jordanie)
Un voyage durassien en Jordanie pour un dernier adieu.
 

TALKING TO THE RIVER de Yue Pan (Chine)
Somnambulisme et rêves angoissants chez un enfant des campagnes.

La Quinzaine se réservant la possibilité de faire revivre un film de son histoire, nous célébrerons cette année le 30e anniversaire de VAL ABRAHAM de Manoel de Oliveira qui donne son affiche à la Quinzaine, en présence de Leonor Silveira. L’occasion de faire redécouvrir la plus flamboyante adaptation de Madame Bovary, dans une copie en cours de finalisation à la Cinémathèque Portugaise.
 

LE PROCÈS GOLDMAN de Cédric Kahn (France)

La 55ème édition s’ouvrira avec un film de procès qui retentit de manière spectaculaire avec notre époque. Il s’agit du PROCÈS GOLDMAN de Cédric Kahn. Le cinéaste revient sur le cas Pierre Goldman, figure importante de l’activisme d’extrême gauche des années 70, défendu par Maître George Kiejman dans une affaire de double homicide. Le film est haletant et fait preuve d’une rigueur absolue dans le montage. C’est le portrait psychopathologique d’un militant révolutionnaire, mais aussi le portrait d’une société rongée par le racisme.


AGRA de Kanu Behl (Inde)

Un film-monstre sur la sexualité réprimée au sein de la société patriarcale indienne. Ou comment un employé de call center maladivement frustré va chercher à s’émanciper coûte que coûte de l’asphyxie sociale et familiale. AGRA est un film bouffon et effrayant, qui déborde d’humour et de rage.
 
L’ AUTRE LAURENS de Claude Schmitz (Belgique)

Voici une forme hybride et maniériste qui fait le pari du romanesque dans la tradition du polar français à la Manchette. L’AUTRE LAURENS, qui suit l’enquête d’un détective privé sur le meurtre de son frère jumeau, met en miroir l’Europe et l’Amérique en s’amusant des codes et des clichés.
 
INSIDE THE YELLOW COCOON SHELL de Thien An Pham (Vietnam)

Premier long métrage vietnamien. INSIDE THE YELLOW COCOON SHELL est une œuvre d’une très grande ambition formelle qui nous emmène en voyage à travers le Vietnam rural en interrogeant la communauté chrétienne très méconnue du pays.


BLACKBIRD BLACKBIRD BLACKBERRY de Elene Naveriani (Géorgie)

Le magnifique portrait d’une femme célibataire de 48 ans au coeur d’un village traditionnel qui s’affranchit de ses chaînes et découvre l’amour et la sexualité tout en ne renonçant pas à son indépendance. A l’image de son titre, la mise en scène déborde de sensualité. Et son actrice est merveilleuse.


GRACE de Ilya Povolotsky (Russie)

Première fiction pour ce jeune cinéaste russe totalement indépendant. GRACE est un road-movie initiatique tourné fin 2021. A bord d’un cinéma itinérant, un père et sa fille traversent une Russie périphérique. Un voyage d’une force plastique puissante qui met en jeu un conflit intergénérationnel.
 

CONANN de Bertrand Mandico (France)

Pour célébrer le cinéma de l’imaginaire et de la pulsion, la Quinzaine présentera le nouveau film queer et sauvage de Bertrand Mandico, CONANN, qui met son artisanat et sa cinéphilie au service d’une histoire de pacte faustien se déroulant à travers les âges. On retrouve le baroque de Mandico qui s’aventure également sur de nouveaux terrains de jeu.


CREATURA de Elena Martin Gimeno (Espagne)

Réalisé et interprété par Elena Martin Gimeno, CREATURA élabore avec une audace tranquille une généalogie du désir dans l’histoire d’une femme. Le film montre avec une grande simplicité la façon dont la question sexuelle nous encombre, suscitant symptômes et inhibitions.
 

DÉSERTS de Faouzi Bensaidi (Maroc)

Une tragi-comédie burlesque autour de deux pieds nickelés qui parcourent le désert pour récupérer le remboursement de crédits contractés par une population frappée par la misère. Le film est également une fable inattendue aux allures de western tout en donnant à voir un Maroc rarement représenté.

IN FLAMES de Zarrar Kahn (Pakistan)

Un autre premier long métrage, cette fois-ci venu du Pakistan, IN FLAMES nous plonge dans les affres d’une société patriarcale oppressante provoquant hallucinations et paranoïa chez une jeune femme. La possibilité d’une romance se retourne en film d’horreur.
 

LEGUA de Filipa Reis et Joao Miller Guerra (Portugal)

Proposition formelle étonnante que ce LEGUA, portrait de trois générations de femmes dans une vieille demeure aristocratique qui devient l’objet d’une appropriation amoureuse et sensuelle. Le film est également un chant d’adieu à une classe de travailleurs domestiques.
 

LE LIVRE DES SOLUTIONS de Michel Gondry (France)

Michel Gondry revient avec une comédie intime et d’une grande honnêteté autour du processus créatif. LE LIVRE DES SOLUTIONS narre les mésaventures extravagantes d’un cinéaste maniaco-dépressif survolté qui transforme la maison de campagne de sa tante en atelier de cinéma. Avec Pierre Niney, Blanche Gardin et Françoise Lebrun.
 

MAMBAR PIERRETTE de Rosine Mbakam (Cameroun)

Une réalisatrice qui brouille la frontière entre la fiction et le documentaire avec ce portrait sans pathos d’une mère courage qui affronte la vie avec endurance. Le film dresse un tableau subtil de la situation économique et de la place des femmes au Cameroun, portée par une formidable interprète.


RIDDLE OF FIRE de Weston Razooli (USA)

Avec ce très jouissif premier long métrage en forme de conte de fées, Weston Razooli propose un film d’aventures dont une bande d’enfants intrépides sont les héros. Dans la lignée des Goonies, voici un néo-western teinté de merveilleux. Nous sommes heureux de présenter un film qui s’adresse autant aux enfants qu’aux cinéphiles.
 

THE FEELING THAT THE TIME FOR DOING SOMETHING HAS PASSED de Joanna Arnow (USA)

Pour son premier long métrage, la new-yorkaise Joanna Arnow signe l’écriture, la réalisation, le montage et l’interprétation d’une comédie BDSM dans laquelle elle se met à nu dans une suite de scènes de soumission qui touchent à sa vie sexuelle, professionnelle et familiale. Avec beaucoup d’autodérision.


THE SWEET EAST de Sean Price Williams (USA)

Sean Price Williams, qui est entre autres le chef opérateur des frères Safdie, nous propose sa version d’Alice au Pays des Merveilles dans une Amérique trumpiste traversée par les extrêmismes de tous bords. THE SWEET EAST est un conte initiatique totalement free jazz et picaresque.


UN PRINCE de Pierre Creton (France)

Première entrée à la Quinzaine pour ce grand cinéaste paysan qu’est Pierre Creton avec UN PRINCE, fable polyphonique et érotique autour d’un jardinier en herbe en Haute-Normandie. L’éveil à une sexualité libre côtoie allègrement les leçons de botanique.

A SONG SUNG BLUE de Zihan Geng (Chine)

Premier film d’une très jeune réalisatrice en forme de coming-of-age qui, le temps d’un été, suit les déambulations d’une adolescente introvertie. D’une élégance formelle à tous les niveaux, le film nous parle de la jeunesse issue des classes moyennes du nord-est de la Chine, portée par une jeune actrice fascinante.

IN OUR DAY de Hong Sangsoo (Corée du Sud)

La Quinzaine se clôturera avec le haïku de la sélection. Il s’agit du dernier film de Hong Sangsoo, IN OUR DAY, une ode à la vie où le maître coréen se réconcilie avec les plaisirs autour d’une table : tabac, alcool, nourriture, musique et oisiveté. Le film est lumineux, simple et bouleversant. Il refermera avec légèreté cette 55e édition.

REPLAY EN AUDIO DE LA CONFERENCE DE PRESSE